A.S. PTT NIORT 2 - 2 R.C. FRONTENAYSIEN
LE RCF LAISSE S'ÉCHAPPER LA VICTOIRE
Les jaunes et noirs sont tenus en échec et pourront avoir des regrets. Le break acquis à la pause, ils se sont arrêtés de jouer.
Footballeur d'exception et capitaine du RCF, Ludovic Moreau ne le sentait pas et l'avait fait savoir en prédisant bien avant la rencontre que sa formation ne l'emporterait pas ce dimanche, pire, que si elle venait à mener en fin de match, elle encaisserait un but dans le temps additionnel. Le gourou avait vu juste. Et pourtant, à la mi-temps, on ne voyait pas comment les joueurs de Frontenay Rohan-Rohan ne pourraient pas l'emporter. Deux buts d'avance, de l'envie, de l'engagement, l'adversaire en dedans. Mais le deuxième acte a vu complètement s'inverser la tendance et c'est inévitablement que la défense frontenaysienne a cédé.
Si certaines mauvaises langues évoquaient le stade municipal de Frontenay R-R comme étant un champ de bataille à la vue de sa pelouse, la pire des Deux-Sèvres semblait-il, ils se trompaient. Il y a bel et bien pire : La pelouse du stade des Gardoux. Digne du terroir poitevin, elle ne laissait présager un spectacle alléchant et étincelant, ce qui s'est immédiatement confirmé. Les deux camps essayant tout d'abord de dégager le plus loin possible afin d'obtenir une touche bien placée pour faire sortir son bloc. À ce petit jeu, les frontenaysiens, plus volontaires, tirèrent leur épingle du jeu. Samuel Dubus alluma la première mèche mais sa tête se déroba de peu du cadre. Le ton était donné. Très vite, l'équipe niortaise réagit. Parti en profondeur à la limite du hors-jeu, son attaquant manqua à son tour son geste devant le but jaune. Puis sur un coup-franc, Brice Chambiron gratifia la rencontre d'une parade, le ballon prenant en effet la trajectoire de la lucarne. Les occasions s'enchainaient mais côté frontenaysien, ni David Teulier qui tenta, au second poteau, une reprise de volée ni Guillaume Taunay d'une frappe louchée, ne trouvèrent plus de succès. Les deux formations se rendaient coups pour coups essayant de prendre l'ascendant au milieu du terrain. C'est alors que Samuel Dubus trouva l'ouverture. Lancé dans l'intervalle par David Teulier, Dubus décocha une lourde frappe du gauche sous la barre du portier local. Un but venu récompensé les nombreuses tentatives infructueuses du joueur ces derniers temps mais également les efforts fournis par son équipe depuis l'entame du match. Une dizaine de minutes après l'ouverture du score, David Teulier, au petit bonheur la chance, tenta une frappe lointaine et audacieuse, celle-ci pris une trajectoire flottante et retomba dans la lucarne opposée du gardien niortais, un tir imparable et venu d'ailleurs de la part du meilleur buteur du RCF, auteur au passage de son cinquième but en quatre matchs félicité comme il se doit par ses partenaires sens dessus dessous. Désorganisée et ballotée par leur adversité, l'équipe locale ne trouvait plus ses attaquants obligés d'aller au casse-pipe sur des longues balles dans l'espace inexploitables. C'est logiquement que les frelons regagnèrent les vestiaires, soulagés, peut-être trop. Sans doute bousculés à la pause, les joueurs des PTT reprirent du poil de la bête. Ils attaquèrent le second acte l'esprit frondeur au contraire des jaunes et noirs qui avaient pris l'option de garder leur avantage en défendant. Un choix qui se révélera désastreux, la faute à des attitudes qui en disaient long sur la motivation qui les accompagnait à la reprise. À côté de leurs crampons, marquage laxiste, plus aucune envie ni de réactivité, les frelons étaient complètement sortis de la rencontre ce dont les attaquants niortais profitèrent maladroitement à l'image notamment d'un joueur rouge, seul dans l'axe du but, manquant le dernier geste et son lob. Des avertissements qui, à défaut de réaction de la part des joueurs à rayures, retardèrent l'échéance car ce qui devait arriver, arriva. À l'entrée du dernier quart d'heure, sur un énième coup-franc, un rouge effleura suffisamment le ballon devant les cages pour tromper Chambiron auteur jusque-là d'un gros match mais qui, sur ce coup là, ne fut pas exempt de tous reproches, gêné peut-être par un faux rebond devant sa ligne. Procédant dès lors par contre-attaques, les visiteurs négocièrent mal leurs opportunités cherchant systématiquement la profondeur oubliant de jouer mais contraints de balancer le moindre ballon devant, ils bafouillèrent leur football et la rencontre leur échappa. Il y a bien Samuel Dubus, qui, servi par Manuel Castro sur un rare mouvement, eut l'occasion de redonner deux buts d'avance à son équipe mais face au retour du défenseur s'excentra trop pour pouvoir tromper une nouvelle fois le portier niortais. La physionomie de la rencontre laissait alors penser à une fin de rencontre houleuse pour les frelons qui parvenaient toutefois à résister face à des niortais qui se précipitaient. Alors que l'arbitre venait d'annoncer six longues minutes de temps additionnel, c'est sur un corner dévastateur que les PTT trouvèrent leur salut. Monté très haut devançant Brice Chambiron et Mickaël Le Mau, le milieu rouge et bleu, déjà auteur du premier but, trouva d'une tête pleine d'autorité l'angle de la lucarne du but. Un juste retour des choses que cette égalisation. Les frontenaysiens auraient même pû repartir avec une défaite si sur un ultime corner, le milieu niortais, toujours le même, avait pu redresser sa tête de nouveau seul aux six mètres. Gilbert Baudrit, sur le banc, accusa le coup et eut des propos malveillants envers l'arbitre qui décida d'expulser le joueur après un premier avertissement. Les deux formations ont eu chacune leur période et se séparent sur un match nul. Les hommes du coach Castro ont quant à eux eu ce qu'ils méritaient, ils n'ont pas cherché à inscrire le troisième but pour sceller définitivement le sort du match. Sur le plan comptable, le RCF ne réalise pas une mauvaise opération. Il est calé dans le ventre mou du championnat et accueillera le week-end prochain devant son public, Cholette, la lanterne rouge.
Niort, Stade des Gardoux, le 15 Mars. À l'image de Clément Valet, la formation de Frontenay Rohan-Rohan avait pris le meilleur sur son adversaire avant de s'effondrer en fin de partie. Photo : Jérémie Thibaudeau
A.C.
R.C. FRONTENAYSIEN (2) 2 - 2 A.S. COULON
Frontenay Rohan-Rohan, Stade Municipal, le 14 Mars. Sous les yeux du président Didier Pajot, William Vallet a réalisé une grosse performance. Auteur d'un doublé, il a permis à son équipe d'obtenir le match nul. Photo : Jérémie Thibaudeau